La dictée ELA par « Taille Basse » 

Jeudi 17 octobre 2024, les 3A et 3D de Mme RENAUDET, prof de SVT, ont participé à la dictée ELA, l’Association Européenne contre les Leucodystrophies.  Cette dictée a pour but de faire connaitre l’Association et les maladies contre lesquelles elle se bat.

Chaque année un auteur de renom, rédige un texte inédit, dédié au combat contre la maladie. Cette année c’est, Jean-Baptiste Andrea qui en 2023 publiait son quatrième roman intitulé “Veiller sur elle”, récompensé par le prix du roman FNAC 2023, le prix Goncourt 2023 et le Grand Prix des lectrices Elle 2024. Ce texte fait ensuite l’objet d’une dictée, lue par un enseignant, ou par une personnalité, et sert de support d’échanges sur la solidarité, la citoyenneté, le respect, le handicap… Et cette année, au collège Jean MONNET, le texte est lu par Douchka VOLARIC, alias Taille Basse, TikTokeuse pétillante de Châteauroux.

Afin d’entrer dans le vif du sujet, Mme Renaudet, lance la vidéo de présentation du Président de l’association ELA depuis 2000, à savoir un ancien joueur de foot très connu… Zinédine Zidane !

Outre le fait qu’une dictée est toujours un bon exercice, celle pour ELA permet de faire le lien avec le programme de SVT de 3° et de réviser celui de 5°, puisque la Leucodystrophie, désigne les maladies génétiques rares qui détruisent la myéline (la gaine des nerfs) du système nerveux. Ces maladies entrainent peu à peu perte de vue, ouïe, locomotion, mémoire…et sont transmises, soit par un gène du chromosome X, soit par transmission autosomique récessive.

Une fois ces précisions effectuées, place à l’échange avec Douchka VOLARIC : « Bonjour, je m’appelle Douchka VOLARIC, j’ai 32 ans et je suis atteinte d’achondroplasie, maladie génétique. J’ai la taille d’un enfant de 8 ans soit 1m22.»

Timidement une main d’élève se lève : 
« – C’est comment votre quotidien ? »
« -Je n’ai pas de maison adaptée car j’ai des frères et sœurs et les structures extérieures ne sont pas pensées pour les gens de petite taille, donc autant savoir se débrouiller très tôt. La solution c’est tout simplement un marchepied » répond Douchka
Eleve :  Et pour vous habillez ? 
D :  J’ai la chance d’avoir une maman bonne couturière, donc ce pantalon par exemple, elle m’a fait un ourlet à la moitié. 
E : Et vous chaussez du combien ?
D : Du 33. Et cela est très compliqué de trouver des chaussures sans « personnage » les décorant, mais elles sont moins chères que celles du rayon adulte ! »
E : «  Vous avez un poste de travail adapté ?
D :  Non, pas du tout. Je suis assistante de direction sur Châteauroux. 

 « Comment en êtes-vous venue aux publications sur Tiktok ? demande Mme Renaudet.
D : Pendant le confinement, je m’ennuyais et ma petite nièce m’a dit que, vu mon humour je devrais essayer. J’ai donc posté une vidéo avec mon chien et en moins d’une semaine la vidéo était virale. J’avais plus de 1000 commentaires. Certains désagréables et moqueurs qui ne comprenaient pas « pourquoi j’avais un berger allemand et pas un chiwawa comme chien » mais pas la majorité, et d’autres se questionnaient sur mon quotidien, comme vous, en ce moment.
« Combien d’entre vous, savait qui était Taille-Basse avant ce matin ? » interroge Mme Renaudet. La moitié des élèves présents, lèvent la main !!!

Un élève reprend l’échange :
E : Au supermarché, comment vous faites ? reprend un élève
D : Le supermarché ? C’est Kolanta. Lorsque je suis seule, avec le sourire, je demande simplement de l’aide à quelqu’un, sinon j’escalade les rayons !!!

Taille-Basse explique ensuite, qu’à l’époque, son entrée en 6° au Collège d’Argenton,  a été difficile car les 3° se moquaient d’elle. Sa sœur ainée, en 3° également, a pris sa défense et obtenu le respect pour sa petite sœur.

En arrivant au collège ce matin, elle n’a pas entendu de moqueries mais des « Eh, c’est Taille Basse !!! ». Avant d’être connu sur TikTok, c’était  – hé Joséphine, ou la naine.  Taille-basse est ma cape de super-héros, conclut Douchka.

Les 3° n’ayant plus de questions pour Taille-Basse, place à la dictée que Mme Renaudet lit une fois en expliquant que seulement, un passage sera dicté, pas tout le texte, et en fonction du nombre de fautes ils auront plus ou moins de points bonus sur le contrôle de SVT de la rentrée.

Pendant les minutes qui suivent, en salle de réunion, il n’y a que la douce voix de Douchka et les stylos sur le papier. Quatre adultes, se sont même joints aux élèves pour participer à la dictée. S’ensuit ensuite, la relecture par Mme Renaudet avant que les élèves n’échangent leur copie avec leur voisin pour la correction.

« -Je plains les profs ! », concède Maxence, en pleine correction de la copie illisible de son camarade.

Merci à Taille-Basse.

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Sous l’article le texte de la dictée

Dictée d’ELA 2024 de Jean-Baptiste Andrea
“Les deux mondes.”

Depuis quelque temps Noa fait un rêve étrange. Dans ce rêve il y a des montagnes. Entre les montagnes, des arbres qui donnent des fruits au goût de réglisse. Il y a des maisons rondes dont les portes sont toujours ouvertes. Il y a une clairière qu’elle aime par-dessus tout pour les fleurs qui y poussent. Chaque nuit Noa fait le même rêve. Elle court entre les montagnes, ses baskets préférées aux pieds, cette vieille paire qu’elle n’a pas chaussée depuis longtemps.
Dans le rêve, il n’y a d’abord personne. Pourtant, Noa sait qu’elle n’est pas seule. Elle le voit aux fourrés qui bougent dès qu’elle débouche dans une clairière. Elle le voit aux ombres qui glissent sur l’herbe ou aux rides sur l’eau d’une mare. Quelqu’un la précède et disparaît dès qu’elle arrive.
Noa a appris la patience, alors elle attend. Mais la patience a des limites, la vôtre, la mienne, et surtout celle de Noa. Elle sent que ceux qui se cachent ne lui veulent pas de mal. La présence veut la protéger. Alors elle s’approche du bord d’une falaise et saute dans le vide. Elle sait que rien ne pourra lui arriver. Et voyez: aussitôt, un aigle apparaît, la rattrape et la dépose au milieu de sa clairière préférée.
– C’est donc toi qui m’espionnes depuis le début? dit-elle à l’aigle.
L’aigle rougit (ce n’est pas facile à voir, chez un aigle, mais je vous assure qu’ils rougissent facilement). Des fourrés sortent d’autres créatures, des enfants, des adultes, une girafe, un clown et un éléphant.

– C’est nous qui t’espionnons, dit l’éléphant. Nous ne savions pas qui tu étais quand tu es arrivée. Vois-tu, dans le monde des yeux ouverts, l’autre, nous sommes tous vieux ou malades ou blessés. Ici nous redevenons ce que nous sommes vraiment. Mais tous ne trouvent pas, comme tu l’as fait, le chemin de notre pays.
– Quel monde est le vrai ? demande Noa. Moi aussi, je suis malade dans l’autre.
– Les deux sont vrais, dit l’éléphant. Il est important que tu t’en souviennes.
– Je ne vous crois pas, dit Noa. Je crois que je rêve.
– C’est toujours comme ça, au début. Tu reviendras. Ceux qui trouvent le chemin ne l’oublient pas.
Noa est gentiment réveillée par sa mère. Aujourd’hui, elle a examen à l’hôpital. On la glisse dans la grande machine qu’elle déteste. Quand les médecins reviennent avec les images de son cerveau, ils ont l’air perplexe. Ils vont devoir refaire l’examen, suite à un problème technique : de grosses taches sur les photos, empêchent d’analyser les images. Et pour l’amuser un peu, ils lui montrent ces taches.
– Regarde, c’est amusant. En regardant bien, celle-ci a une forme de girafe, celle-ci d’oiseau. Et cette tache, là, dans le coin, on dirait vraiment un éléphant, tu ne trouves pas ?

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